Le B2I ® école : retour d’expérience [partie 2]

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Les EPN

« Les TICE sont un facteur d’égalité et de justice sociale. La vocation première de l’école publique est de donner à tous la même chance de réussite et si possible de donner davantage de moyens à ceux qui en ont le moins, dans les écoles rurales ou les zones d’éducation prioritaire », a estimé le ministre de l’Education Nationale, Xavier Darcos, lors de la signature, le 2 octobre, à Raismes (59) d’une convention entre le ministère de l’Education nationale et la Caisse des Dépôts (CDC) pour le déploiement de 400 cyber-bases supplémentaires dans les écoles primaires d’ici 2013. (texte complet : http://www.localtis.info/)

Ces Espaces Publics Numérique (EPN) verront donc le jour dans leur totalité d’ici 2013,  en priorité dans les zones rurales ou « sinistrées », même si ont peut déplorer leur déploiement sur une longue durée (qui reste malgré tout du court terme), l’impulsion a le mérite d’exister. D’autant qu’elle se rajoute à d’autres annonces favorisant l’usage des TICE, comme le cahier de texte numérique, par exemple.

Les TICE

Le ministre avait d’ailleurs rappellé les quatre objectifs majeurs de l’usage des TICE à l’école : « Si la plupart des élèves découvrent aujourd’hui l’ordinateur et l’internet dans le cadre familial, l’école ne saurait pour autant se désintéresser des nouvelles technologies. En effet, elle se doit de transmettre aux élèves les instruments d’analyse et les réflexes nécessaires à un bon usage des technologies de l’information et de la communication. Dans la mesure où nos enfants sont confrontés de plus en plus jeunes à ces nouvelles technologies, il est nécessaire que cette « éducation numérique » puisse être engagée dès l’école primaire sous l’égide d’enseignants compétents, c’est-à-dire formés aux TICE. » (texte complet : http://www.education.gouv.fr)

Les ENT

L’accent avait été mis également sur les ENT. « Le déploiement d’espaces numériques de travail, engagé par les académies en partenariat avec les collectivités territoriales, permettra d’assurer un accès ergonomique et performant aux outils et aux services adaptés aux besoins des différentes catégories d’utilisateurs (élèves, enseignants, administration, parents). » (texte complet : http://www.education.gouv.fr)

Pourquoi ça coince ?

De nombreuses orientations politiques, comme on peut le constater, existent, les moyens, notamment par le biais des collectivité territoriales, de l’Etat et dans une certaine mesure, des collectivités locales, les compétences et les motivations existent dans le corps enseignant et les intervenants extérieurs ne manquent pas. Et pourtant; « C’est le paradoxe de la France : bien que plutôt bien équipée, la France s’avère très peu utilisatrice des TICE. » (source : dossier de rapport de stage de Ludovic Peugeot, étudiant à l’Ecole Nationale Supérieure de Techniques Avancées que je vous invite à lire sur Café Pédagogique).

Les TICE ne sont que des outils qui servent à optimiser l’administration, la gestion, la coordination et l’enseignement dans un établissement scolaire, bref à rendre plus opérationnel un établissement scolaire et à renforcer le lien avec la communauté scolaire, élèves et parents d’élèves notamment. Il existe de nombreuses ressources, souvent libres ou gratuites pour développer efficacement ses outils mais cela est souvent freiné par un manque de motivation (Qui se sent vraiment concerné en dehors de l’initiateur du projet ?, faut il prévoir une formation des enseignants ? (physique ou par tutoriaux et screencasts et quand la programmer ?), par manque de temps (définition écrite du projet et validation souvent lourde, gestion annexe et communication), de coordination efficace ou de communication et de suivi.

J’hésite à installer pour toutes ses raisons des moteurs PHP dont je parlerais ultérieurement, sur le réseau de l’école. Pour les neuf classes primaires que j’encadre, je n’échange efficacement qu’avec un seul instituteur. Je ne connais que de vu, certains animateurs du cycle 2 (CP-CE1) si tant est que je les ai déjà vu. Il n’existe pas de réunion de coordination, d’échange, de montage de projet et encore moins de bilan. Bref, je me sens un peu seul. Certes, le directeur m’accorde toute sa confiance, mais je me demande aussi si ce n’est pas une manière de se défausser et d’encourager d’éventuelles initiatives que j’hésite à prendre, pour des raisons pragmatiques, parce qu’elles le seraient en dehors de mon temps de travail. Parce que oui, gérer les TICE, c’est du temps et donc de l’argent. A moins de faire don de son corps à L’Education Nationale pour ce fameux « plus beau métier du monde ».

Potentiellement, nous avons donc le lieu : EPN, l’outil : ENT et le mobil : B2I. Les TICE sont un vaste champ d’entreprises qui bouleverse fortement la manière d’enseigner. L’usage des TICE sont pourtant enseigné dans les IUFM, donc en amont, mais quid de la formation continue. A ce titre, le Brevet Informatique et Internet, n’est qu’une partie d’un ENT qui est plus global.

Le B2I

Fort de mon expérience dans l’encadrement du B2I, j’avais réfléchi à la meilleure manière de l’aborder et donc de l’encadrer. Comme monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, je collais à l’esprit du B2I, sans le savoir. Pour moi, l’objectif du B2I Ecole est qu’à la sortie du CM2, tout élève doit logiquement posséder son attestation de compétences et soit autonome vis à vis d’un environnement informatique et ai développé un esprit critique et responsable vis à vis des TIC. L’élève doit manipuler et travailler dans un esprit de production de document voire de partage, notamment en se rattachant au contenu du programme scolaire. Cette fameuse transversalité, je l’avais proposé au directeur et j’en ai parlé aux enseignants qui, pour la plupart, ont bien reçu cette idée, pour le B2I de l’année 2008-2009. J’ai appris par la suite que cette notion de transversalité était souligné dans le numéro Hors-série du BO de juin.

L’usage de la feuille de position permet de gérer de manière personnalisée les compétences durables des élèves et ceux ci peuvent demander la validation d’une compétence. Je l’utilise donc depuis cette année, il en existe même une pour les maternelles. Les 5 domaines s’étalent durant toute la scolarité et met l’élève en « condition réelle » de manipulation, c’est la raison pour laquelle je n’utile pas le logiciel CapB2i (dont le contenu ne me semble pas en accord avec l’esprit du B2I et le testB2i en ligne (pourtant fort bien fait et qui « collent » vraiment aux items à évaluer) mais qui tendent à mettre l’élève en « condition d’examen » et ce n’est pas le meilleur moyen de transmettre des connaissances, c’est, pour moi,  montrer, démontrer, appliquer, répéter.

Les élèves

Je confirme que les élèves d’école primaire ne sont pas plus douées que leurs aines, comme la justement indiqué Eric Delcroix. Pourquoi : Certes, ils naissent dans un univers où le matériel numérique est plus performant; je ne parle pas simplement d’ordinateurs mais aussi de téléphone portable ou d’autres supports numériques communicants, comme certaines consoles de jeu par exemple, qui n’existaient pas à mon époque. Certes, il peuvent lire et maitriser le mode d’emploi d’un APN, d’un téléphone mobile, d’un ordinateur portable, et expliquer tout ça à leur mémé. Bon, et après ? Ils ne maitrisent pas l’environnement informatique et la raison pour laquelle ils utilisent certaines fonctions, il ne perçoivent pas les « risques » et peu ont de « raisonnement  » numérique. Ils sont à un âge (y compris au collège) où ils vivent dans l’immédiateté et ne se projettent pas dans la durée.

« Quel logiciel doit on utiliser pour naviguer sur internet ? : Avec Google, monsieur !! »
« Comment puis je effectuer une recherche sur mon disque dur ? : Allez sur internet, monsieur !! »

Je vous laisse faire une pause et comme je me suis pris au jeu de la rédaction sur un sujet qui me passionne, je vous livrerez une troisième partie, dans quelques temps. Bien évidemment, la conversation est ouverte par les commentaires, que vous soyez parent d’élève, animateur TICE, enseignant …

Compléments de lecture :